BASES CONCEPTUELLES PHILOSOPHIQUES DE LA MEDECINE HOMEOPATHIQUE

Écrit par Administrateur. Publié dans CONCEPTS

La médecine homéopathique repose sur un ensemble de concepts possédant une base philosophique remontant à la philosophie grecque et à des philosophes contemporains d’Hahnemann, comme Leibniz et Kant. Elle est directement concernée par les découvertes contemporaines sur la physique quantique.

Les principaux concepts qui sous tendent la pensée homéopathique sont la relation analogique et le principe de similitude (et par conséquent la remise en cause de l’universalité de la relation de cause à effet), la division à l’infini (qui sous-tend les doses infinitésimales), et la conception dynamique et globale de la thérapeutique comme de l’être humain.

 

Le principe de similitude et l’action de doses infinitésimales avaient été déjà reliés entre eux par le philosophe Grec présocratique Anaxagore. La thérapeutique par les semblables avait été observée par Hippocrate, mais celui-ci ne s’en servait pas exclusivement. Nous pouvons retrouver des éléments de la pensée de Platon et d’Aristote dans la médecine homéopathique : importance de l’observation, de la connaissance de soi, de la prise en compte de l’être humain dans sa globalité pour la thérapeutique. Hahnemann avait repris également l’importance de la répression de la sexualité idée exposée par Platon bien avant Freud.

Hahnemann était franc-maçon et luthérien, faisant partie de la même loge maçonnique que Goethe et Mozart. La conception luthérienne de la prédestination se retrouve dans la conception de la santé chez Hahnemann qui est le retour à un équilibre antérieur, impliquant une vision statique de l’évolution de l’homme pendant son existence. C’est dans cette conception que nous pouvons voir que Hahnemann suivait plutôt Platon qu’Aristote : en effet, pour Platon, le choix est unique et irréversible, tandis que pour Aristote, nous ne choisissons jamais une fois pour toutes (rappelons la filiation Luther - Saint Augustin - Platon, à la différence du catholicisme, qui se réfère à Saint Thomas et à Aristote).

Hahnemann (1755-1848) a très certainement subi l’influence des Lumières, en particulier celles de Rousseau (attrait pour la nature) et Voltaire (sa critique de l’institution médicale de l’époque était partagée par Hahnemann).

Les concepts homéopathiques se retrouvent dans leur grande majorité chez Leibniz et Kant : Leibniz et Hahnemann partagent la même conception des rapports entre psyché, corps et environnement, également une même conception de l’énergie (la matière est de l’énergie, celle-ci se conserve). Ils critiquent tous les deux à la fois l’atomisme et le vitalisme, et désirent une thérapeutique la moins nocive possible. Kant et Hahnemann se retrouvent sur la question des limites du langage, de la connaissance et de l’expérience, l’importance du dynamisme et des rapports entre corps et psyché, et sont d’accord pour critiquer le dogmatisme et le mysticisme. La principale différence entre Hahnemann et ces deux philosophes concerne le monisme d’Hahnemann, qui avait affiché une volonté d’unification de la pathologie, désirait un seul remède à la fois), alors que Leibniz avait déjà abordé le problème de la complexité et que Kant avait des réponses différentes quant à la recherche de cette unité.

La philosophie de la physique quantique concerne directement la médecine homéopathique : en effet, le médicament homéopathique se situe à la fois dans le domaine chimique (par les dilutions successives) et dans le domaine physique (par les succussions ou dynamisations qui sont faites à chaque dilution), et la physique quantique s’applique aux phénomènes biologiques chez l’homme. Les principaux concepts de la physique quantique s’appliquant à la médecine homéopathique sont l’équivalence entre matière et énergie, le principe de conservation de cette énergie, la remise en cause de l’universalité de la relation de cause à effet, la remise en cause de l’atomisme avec la possibilité d’action sans support corpusculaire. Le concept de non – séparabilité renforce la conception globale de la médecine homéopathique, remettant en question le réductionnisme neuro - physiologique de la pensée biomédicale contemporain et le dogme des essais cliniques en double aveugle contre placebo, en affirmant que la non – reproductibilité des résultats n’impliquent pas obligatoirement que ceux-ci soient faux. Enfin, la physique quantique renonce à l’ambition de fournir des explications, s’en tenant à la seule fonction prédictive, relativisant ainsi l’importance de l’absence actuelle d’explication du mode d’action du médicament homéopathique. Les découvertes actuelles sur l’infiniment petit  (on arrive actuellement à des chiffres dépassant les hautes dilutions homéopathiques) confortent la possibilité d’action de doses infinitésimales dynamisées sur le corps humain.

Nous voyons donc par ce bref résumé la solidité incontestable des concepts qui sous-tendent la médecine homéopathique. Pour des recherches plus complètes sur les références et les origines de la pensée médicale homéopathique, consulter mon ouvrage « La philosophie de la médecine homéopathique », éditions Atlantica, Biarritz, 2007.

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