Travaux de la commission pratique
Travaux de la commission pratique de la société savante d’homéopathie
Les travaux de cette commission dite « pratique homéopathique » (SSH PR), initiée dans les années 2006 2007, détiennent une masse d’informations qui nécessitaient une synthèse ne serait ce que provisoire. Nous avions alors échangé par mail les idées des uns et des autres, et il serait dommage de ne pas faire le point avant qu’elles ne deviennent obsolètes au vu de l’évolution du paysage de la pratique médicale en France.
Nous avions fait appel à une communicante, Laurence Levasseur, pour élaborer un référentiel métier, qui nous soit propre en tant que médecin pratiquant l’homéopathie.....
Nous ne pouvons certes plus maintenant prétendre à un statut privilégié de médecin homéopathe. Nous devons nous considérer comme praticien de médecine générale incluant la pratique de l’homéopathie, et nos problèmes rejoignent ceux de la médecine générale.
Par contre notre expérience et notre regard sur la médecine représentent quand même une singularité qui mérite que nos collègues et universitaires s’y intéressent. Nous avons en effet une approche du patient anamnestique et clinique exemplaires, qui remplit parfaitement les critères de bonne pratique. Il est donc judicieux que nous exprimions ici nos prétentions bien légitimes d’exercer notre art.
Quel est donc ce « nécessaire », pour que nous puissions pratiquer correctement une médecine individualisée, écoutante, rationnelle, et efficace, en ne négligeant aucune des possibilités à notre disposition pour venir en aide à notre patient, et en utilisant au mieux la démarche homéopathique et ses exigences.
Nous vous présentons donc cette première maquette qui pourrait avoir prétention à s’intégrer dans la commission de la nomenclature des actes médicaux :
REFERENTIEL METIER
Fonction A : prise en charge du patient/relation avec le paient
A1 consultation initiale
A2 consultation de suivi
A3 Consultation en cas de pathologie aigue bénigne ponctuelle
A4 Consultation de synthèse et réévaluation pour tout malade chronique
A5 Consultation d’automédication familiale raisonnée
A6 Visite en institution
Fonction B : Coordinations avec les confrères et les autres soignants
B1 Adressage de patients à des confrères
B2 : Réception des patients adressés
B3 : Participations à des réseaux
B4 : Prescription de paramédicaux
B5 : Hospitalisation à domicile
B6 : Participation aux gardes
B7 : Régulation libérale ?
Fonction C : Entretien et développement des compétences
C1 de soi-même
C2 des confrères
C3 des autres professions de santé
Fonction D : Recherche
D1 Etudes de pratiques
D2 recherche clinique
Ensuite, il s’agit de développer chacune de ces fonctions et c’est ici que le travail devrait être continué, à savoir :
Activités – Tâches – Conditions de réalisation – Savoir – Savoir-faire, techniques – Capacités transversales.
En complément, un référentiel de compétences est nécessaire :
REFERENTIEL DE COMPETENCESCompétences requises du médecin :
Pour réaliser toutes ces activités, le médecin a besoin de mettre en œuvre de nombreuses compétences, certaines étant plus techniques, liées directement à son métier, d'autres transversales, méthodologiques ou comportementales.
Compétences médicales
Autres compétences techniques
Compétences méthodologiques
Compétences comportementales
Vous avez donc ici le travail réalisé dans cette commission à laquelle ont participé ;
les Drs Jean-Paul Coppin, Brigitte Bouche, Nadine Delebarre, , Didier Deswarte, Joëlle Pecqueur, Christophe Soyez, membres de la Société de Perfectionnement en Homéopathie de Lille, avec aussi la collaboration de Antoine Demonceaux qui est venu nous rejoindre à Lille lors du travail de ce référentiel le 31 mars 2007 avec la communicante parisienne, Laurence Levasseur. La participation aussi des membres de la liste de diffusion mail de la commission, les Drs Allier, Diais, Jeulin, Marron, Mezy, Moreau, Prat.
Les circonstances font que cette commission n’a pu avancer plus loin. Par contre le travail réalisé peut être repris.
Au préalable à ces référentiels, toute une réflexion avait aussi été engagée sur la pratique du médecin homéopathe. Ce qu’il espérerait en tant que médecin pour s’épanouir dans sa profession médicale et dans la pratique de l’homéopathie et ce qu’il peut prétendre au vu des nouvelles distribution des cartes en respect à la loi HPST, et aux nouvelles donnes de la formation dans le cadre du DPC.
Je reprendrai dés que possible une synthèse de ces réflexions et proposerai au bureau de la société savante des pistes de travail.
Au vu de l’évolution de la pratique médicale actuelle, nous pouvons nous demander si l’homéopathie a un encore un avenir dans ces structures de santé de plus en plus contraignantes. Notre obstination à vouloir nous intégrer dans toutes les structures de la santé publique et de la formation est elle encore légitime ? Ne pourrions pas concevoir une espace de liberté, associatif ou sous formes de groupe ou sociétés qui seraient indépendantes ? Le danger c’est une régression possible hors du champ de la médecine et l’exposition à des dérives sectaires, et une perte de chance pour le patient. C’est en tout cas un champ de réflexion qui mériterait un travail spécifique au niveau d’une commission de la même manière que nous avons réussi à rassembler et à concrétiser un travail au niveau de la commission enseignement. Qu’est ce qu’un médecin homéopathe ? Comment travaille t’il aujourd’hui dans le réseau conventionnel et au dehors ? Comment différencier et aussi assimiler les divers courants de pratique clinique, pluraliste, uniciste dit « classique », mais aussi d’autres tels que des disciplines anthroposophiques. Où se situe la limite entre le raisonnable et le poétique ? N’avons-nous pas besoin de ces différents abords ?
Peut-on penser que pour former un médecin homéopathe il faille choisir une démarche et s’afficher clinique, pluraliste ou classique, ou ne pourrait-on pas envisager une formation élargie ? Définir des règles de bonne pratique analogues au concept de l’EBM, et d’autre part d’abords plus complexes ou plus relationnels ouverts à des concepts, de type anthropologique, psychologique, relationnel, symboliques, qui rejoignent plus l’homme ou la femme dans ce singulier colloque avec le médecin. Nous devrons même, en tant que médecins pratiquant des médecines dites complémentaires, prétendre aider à redéfinir la médecine avec nos confrères dits classiques et à l’aider à reprendre possession de ce qu’elle a perdu ou occulté par sa technicisation excessive. En un mot retrouver son humanisme.
D.D.