2013 - La SSH a rencontré avec le SNMHF le syndical national de la pharmacie

SNPH

Le 12 avril 2013, Monsieur Pierre Cabret, trésorier du syndicat national de la pharmacie, nous a rencontré, la SSH et le SNMHF.

Représentant la SSH : Didier Deswarte, François Gassin, Dominique Jeulin –Flamme, Marielle Marron (également membres du bureau de la SNMHF) et Hélène Renoux (également Secrétaire Générale de l’ECH)

Représentant le SNPH : Pierre Cabret (Trésorier du SNPH)

Représentants le SNMHF : Dominique Jeulin, sa présidente et les membres de son bureau.

Rappel de la situation par Pierre Cabret :

 

Le SNPH était au départ un syndicat paritaire entre les fabricants (les grands laboratoires) et les officinaux. Au rythme d’un changement tous les deux ans les laboratoires et les officinaux se sont succédés.
Après le départ du laboratoire Boiron, le SNPH a décidé d’accueillir de nouveaux intervenants : les fournisseurs des TM de matière première, sous-traitant les préparations pour les officines.

Avant 2007 il y avait une volonté affichée des inspecteurs de l’agence du médicament d’arrêter la préparation pharmaceutique en France. Mais en 2007 ont été instituées des « Bonnes Pratiques de Préparation » qui sont de facto des références opposables. Les contrôles de sécurité depuis reposent sur les sous-traitants, concernant aussi bien le matériel utilisé, les compétences des opérateurs que la qualité des matières premières.

Depuis cette date-là les pharmaciens reçoivent les TM à monter en dilution d’un fournisseur agréé. Il ne leur reste plus qu’à effectuer un contrôle de concordance entre les numéros de lots accrédités (accessibles sur internet) et ceux qui figurent sur les flacons scellés qu’ils reçoivent.

Un accord récent signé par le SNPH et Boiron a permis au SNPH d’obtenir l’assurance que le laboratoire Boiron continuerait à leur fournir les souches indispensables qu’il fabrique.

Depuis Janvier 2013 la législation fixe les hauteurs de dilution disponibles entre la 2CH et la 30 CH pour les souches qui ont obtenu leur enregistrement homéopathique (dans le cadre de la réévaluation de l’AMM des médicaments). Il y a actuellement 183 souches qui ont obtenu cet enregistrement grâce à un important effort de recherche et un important effort financier consenti particulièrement par Boiron. La fabrication industrielle d’une souche n’est cependant autorisée que sur un seul lieu de production.

En contrepartie de cet effort financier le laboratoire Boiron a décidé de concentrer sa production sur certaines dilutions, en abandonnant d’autres jugées moins rentables, sans que pour autant elles soient interdites par la législation ;

Les souches qui n’ont pas encore obtenu cet enregistrement restent disponibles jusqu’à nouvel ordre.

Certaines souches ont par contre été refusées à l’enregistrement et de fait vouées à disparaitre, par exemple Gambogia. D’autres ont été sauvegardées, hors AMM selon certaines indications thérapeutiques.

Les teintures mères se trouvent exclues de la pharmacopée homéopathique, elles sont considérées comme de la phytothérapie ou alors comme matière première destinée à fabriquer des remèdes homéopathiques.

 

-       En pratique chez un pharmacien d’officine deux sortes de préparations sont possibles :
La préparation officinale : faite d’avance par lots destinés aux clients de la pharmacie. Elle est actuellement en voie de disparition

-       La préparation magistrale faite à la demande pour un patient donné et sur prescription. Celle-ci peut perdurer aussi longtemps qu’elle obéit aux bonnes pratiques et qu’elle utilise des matières premières accréditées. Elle peut ouvrir droit à remboursement selon certains critères d’éligibilité. Boiron a augmenté ses tarifs en rapport avec les nouvelles exigences de production et obtenu des critères de remboursement différents.

Remedy Bank :

Initiative menée par un pharmacien flamand, Jack Hendricxks, qui a installé une sorte de conservatoire de teintures mères, fabriquées essentiellement à partir des produits d’un jardin botanique situé à Alkmaar au Pays bas.

Il proposerait environ 700 TM végétales à monter en dilution par préparation magistrale par les pharmaciens.

La question demeure de savoir si ses matières premières sont accréditées en France.

Il est à la recherche de financements supplémentaires et offre aux éventuelles parties prenantes la possibilité d’achat de parts d’une valeur de 2500 €. Il est actuellement soutenu par l’UNIO, le syndicat de la médecine homéopathique belge, et souhaiterait obtenir le soutien des homéopathes français.

Des précisions supplémentaires vont donc lui être demandées avant de pouvoir s’engager à ses côtés. Son initiative serait intéressante pour  la protection des souches les moins courantes que les industriels vont être réticents à conserver. Mais est-ce viable financièrement ?

 

Collaboration entre les pharmaciens et les médecins homéopathes :

Un effort de communication reste à faire :

-       communiquer aux médecins prescripteurs la liste des officines qui préparent en France, elle est disponible sur le site de la SNPH, et devrait figurer en lien sur les sites de la SNMHF et du SSH.

-       obtenir l’information concernant les souches refusées à l’enregistrement, qui pour l’instant n’a pas été communiquée par le ministère.

-       faire passer auprès du public le message que la préparation reste du domaine du pharmacien et que l’homéopathie reste remboursée même si la charge financière risque d’augmenter pour les patients avec les nouvelles mesures.

Que peut apporter la réglementation européenne sur ce sujet ?

La législation nationale reste prééminente sur ce sujet. Les recommandations européennes ne s’appliquent qu’en cas de vide législatif national.

Un important travail de régulation entre les différentes pharmacopées européennes est cependant en cours. Particulièrement pour harmoniser les principales pharmacopées que sont la française et l’allemande. Au niveau européen les représentants des médecins homéopathes s’efforcent d’obtenir un mécanisme de subsidiarité entre les différents pays, ce qui permettrait que les efforts de recherche et financiers consentis dans un pays profitent aux autres pays.  L’accent est aussi porté sur une reconnaissance de la spécificité homéopathique qui s’appliquerait autant à sa pratique qu’à ses médicaments dont les exigences de monographie seraient allégées du fait de l’absence de toxicité reconnue du médicament homéopathique.

 

Compte rendu du Dr Hélène Renoux – Secrétaire adjointe de la SSH